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Sabotage? Bonne conduite? Des actions des ouvriers? En cherche d’une stratégie pour traiter la question du changement climatique

Le plus recent livre d’Andreas Malm, How to Blow up a Pipeline: Learning to Fight in a World on Fire (Comment détruire un pipeline: Apprenant à lutter dans un monde en flâmes) a attiré beaucoup d’attention. Au centre de cette attention se trouve la critique de Malm contre une partie du mouvement pour le climat, qui toujours, à priori, plaide, pour une désobéissance pacifique. Malm lui même, surligne le rôle du sabotage comme une tactique, parmi plusieurs d’autres méthodes de lutte. Lars Henriksson analyse le livre de Malm et ébauche des possibles voies en avant.

It isn`t nice to block the doorway
Is isn´t nice to go to jail
There are nicer ways to do it
But the nice ways always fail
Malvina Reynolds

Qu’est qu’on doit faire quand les promesses politiques vides restent des excuses pour ”business as usual”, et quand des protestations bienveillantes vis à vis au climat n’empêchent pas que le monde marche vers un enfer brûlant? Accepter la chute servilement, ou escaler la lutte à un nouvel niveau? Le fait qu’Andreas Malm, dans son dernier livre, ne prêche pas la résignation, ne doit probablement pas être une surprise pour ceux qu’une fois ont fait la connaissance de l’auteur – activiste et socialiste dès l’enfance, et aujourd’hui une étoile de plus en plus brillante dans les milieux radicales de l’académie internationale. Pour ceux qui ne lui connaissent pas le titre de son livre, ”Comment détruire un pipeline: Apprenant à luter dans un monde en flammes”, va dissiper tous les doutes.

Attendre le débâcle stoïquement n’est pas, pour la plupart de nous, une option, bien que quelques uns ont tiré cette conclusion. La partie finale du livre règle les comptes avec des intellectuels qui flirt avec, et se font un nom sous, ce devis. Pour nous autres, qui essayons ou bien de faire quelque chose contre le développement, ou savoir comment le faire, reste à savoir quoi faire maintenant. C’est aussi justement à cette question que Malm dédie la plupart du livre.

L’attention rendue au livre déjà à l’avance, a principalement concerné la question du sabotage comme moyenne de lutte pour le climat. Malgré le titre provocant, c’est loin d’être un livre de recettes anarchique. C’est plutôt un post de débat – quoique impatient mais bien pensé – sur la tactique et la stratégie dans le mouvement pour le climat. Malm soulève une question qu’a était posée par l’auteur britannique John Lanchester: Pourquoi le mouvement pour le climat n’a-t-il pas utilisé la violence? Étant donné que ce qu’est mis en jeu c’est la survivance de l’humanité, il est étrange qu’aucun ne s’est mis à détruire stations-essence ou au moins à faire les rayures sur les jeeps de ville, écrit l’auteur, en ce que Malm dénomme le paradoxe de Lanchester. L’effort pour faire les rayures est en plus négligeable, et ferait presqu’impossible de tenir ces monstres de voiture dévoreurs d’essence dans une ville comme Londres. Malm, qui lui même a un passé comme un modéré saboteur des SUV, au temps ou les Indiens de la jungle asphalté aux années 00 laissaient sortir l’air des pneu d’automobiles de luxe des quartiers des classes aisées, prend ce paradoxe – que le mouvement pour le climat qui, en dépit de ce qu’est en jeu, continue a être paisiblement bien élevé – comme point de départ pour son message sur la tactique et la stratégie du mouvement pour le climat.

Extinction Rebellion
Au centre du livre se trouve la critique du fondement théorique du groupe activiste britannique Extinction Rebellion (XR), qui a diffusé son symbole sablier à travers le monde au moyen des actions spectaculaires. Il s’agit surtout de différents efforts pour bloquer la circulation dans des villes. Pour XR la question de la non-violence est central, non seulement parce qu’il, comme la plupart de nous, est contre la violence. Les idéologues du XR considèrent que l’histoire montre que seulement des mouvements strictement non violents ont réussit à changer le monde pour le mieux. Malm ne prend pas ses arguments historiques pour la non violence absolue catégoriquement. Il-y-en eux préparation pour violence – ou auto défense – même dans les mouvements anti violence les plus populaires. Ça va du support total de Ghandi à la force militaire britannique quand celle ci visait autre coté que l’Inde, et même Martin Luther King Jr qui avait des armes à la maison pour l’auto défense…

Pour Malm la violence est une question de tactique, ça veut dire, desquels moyens conviennent dans une certaine situation. Faire come XR, et exclure à l’avance tout ce qui pourrait être désigné comme violence, même envers des choses mortes, c’est se débarrasser d’un moyen. Malm n’a pas, comme même, des illusions que des petits groupes ou des mouvements de masses pourraient seuls, par eux mêmes, raser les établissements qui maintiennent la combustion fossile. Un abaissement du gaz à effet de serre, au niveau qu’une science unanime considère nécessaire, demande des interventions dramatiques, urgentes et en grande échelle, d’une type que seulement des états sont capables de mettre en œuvre. Alors, il reste à savoir comment on peut induire les états contemporaines à faire tel intervention dans la structure économique, si entrelacé avec le capital qu’elle est. Avec une dépréciation de 40 ans le capital exige, pratiquement, qu’on ne fait rien sur l’affaire des émissions dans des décennies à venir. Chaque tel investissement est une solennelle promesse d’émissions augmentées, égale aux accords et conventions internationaux qui promettent de les diminuer. La grande différence est que les investisseurs sont bien résolus à rester fidèles à ses promesses.

S’il est impossible pour un mouvement en faveur du climat, indépendant du numéraire de membres, d’arrêter physiquement tout seul la combustion, il est encore plus impensable faire un changement au fond de la production et consommation de toute la société.

La voie de la conversion va, dans le livre de Malm, à travers des très grandes et courageuses actions des masses. Il faut battre les mouvements aussi forts que possible pour exercer pression sur des gens en puissance de touts couleurs. Et là, même des attaques directes contre les structures physiques de la société fossile jouent leur rôle, en augmentant les coûts, économiques et politiques, des investissements fossiles.

Sabotage comme tactique
S’il y a une conclusion que nous devions faire sur l’énorme attention autour des discours bien rédigés de Greta Thunberg, donnés aux gens en pouvoir de cet monde, c’est qu’il est impossible d’inverser la voie catastrophique, uniquement avec des paroles sages. Des changements vont exiger différents moyens de puissance qui, ou bien privent le capital du pouvoir, ou l’affront à des menaces si crédibles qu’ils sont obligés de mettre les conversions en œuvre – un peu comme quand le droite de vote fut conquis, ou les états providence européens étaient établis, avec la menace de révolution encore en écho dans le continent. Et si les politiciens responsables, hésitent ou s’opposent à liquider les installations fossiles, le mouvement a la priorité, selon Malm. Comme exemple héroïque il surligne les deux activistes chrétiens, Reznick et Montoya, qui en 2017 ont fait un sabotage à Dakota Access Pipeline avec des incendiaires et des postes de soudage, et qui au moment d’écriture, attendent leurs jugements  – peut être emprisonnement des décennies.

Bien sur, personne, Malm non plus, ne croie pas qu’un nombre d’activistes dédiés peuvent arrêter la catastrophe climatique, ni avec des torches de coupe contre les pipelines, ni avec des ongles rouillés contre des SUV. Malm alerte aussi véhément contre des méthodes lesquelles risquent, bien qu’involontairement, de causer des blessures personnels. Ils pouvaient, selon lui, d’un coup annihiler le capital moral que le mouvement pour le climat a créé avec beaucoup d’effort. Pourtant, il est, à son avis, tort d’exclure depuis le début le sabotage et d’autres méthodes illégales qui visent les atouts matériels. Si, quand, et comment des attaques directes doivent prendre place est une question de tactique, timing et d’intuition bien développé – et non pas des décisions principielles valides une fois pour toute. Comme un exemple historique des méthodes offensives non paisibles Malm surligne les suffragettes, le mouvement des femmes britannique qui au début du dernier siècle ajouta le sabotage et l’endommagement à son arsenal de protestations de masses, pour presser les gouvernants à introduire le droite de vote aux femmes, sans jamais perdre des vies humaines.

C’est difficile d’argumenter contre cette approche principielle vis-à-vis la résistance concrète, si on n’est pas de l’opinion que des lois doivent toujours être suivies, ou que la propriété privée est sacro-saint – une approche qui n’aurait pas amenée le mouvement ouvrier loin. Le pacifisme radical, qui même se débarrasse du droit d’auto défense, peut, en fait, être nuisible. L’auto défense physique contre des attaques fascistes est, au sens propre, une question de survivance pour les organisations du mouvement ouvrier, qui ont payé cher les fois qu’ils n’ont pas été préparés.

En quant à la question de tactique aujourd’hui, Malm est conscient qu’il ne serait pas une bonne idée de détruire les stations-essence, mais malgré ςa il ne se retrouve pratiquement pas loin des méthodes utilisés par la XR, qu’il critique: des blocus et la désobéissance civile, peut-être menés plus loin. Une des mobilisations du mouvement pour le climat européen le plus importante, Ende Gelände en l’Allemagne, a par la désobéissance civil des masses occasionné des arrêts de court duré dans la prospection d’ignite et dans des centrales électriques. En Gothembourg on a fait du même, dans une échelle petite et paisible,

Port de Gothembourg 2019. Photo: Fossigasfällan

en l’automne de 2019, quand les entrées à des terminales que Swedgas voulait construire dans le port de Gothembourg ont été bloquées pendant un jour. La voie de là, jusqu’à l’attaque physique de telles installations, est relativement longue, et quand on a pris cette voie cela n’avait était que des actions symboliques pour créer une pression politique (qui probablement aurait riposté sur le mouvement en réduisant le support de larges groupes), et rien qu’en soi aurait diminué les émissions.

Malm considère pourtant que le support pour des attaques physiques aux installations fossiles va augmenter à mesure que les signes de l catastrophe climatique deviennent plus troublants. Dans une situation où une grande partie de la population se rende compte que son future et celui de ses enfants sont, au sens propre, en train de brûler, à cause de la chasse du profit d’une poigné de grandes entreprises, il n’est pas probable qu’ils vont rester satisfaits avec des paroles et des actions symboliques diplomatiques. Des émeutes qui affectent des stations-essence, des transports de charbon ou des bureaux des compagnies pétrolières ne sont pas impensables. La colère populaire ne se laisse pas jamais diriger par des programmes et principes bien rédigés. Ainsi, par exemple, les émeutes spontanés et désorganisés (déclenchés par les provocations de la police) dans bien des villes en Les États Unis dans les années 1967-68 ont joué un grand rôle pour faire passer les exigences du mouvement des droits civiques. Le pillage et la destruction qui ont eu lieux étaient insignifiants en comparaison avec toute l’oppression, violence et terreur que les noirs ont subit pendant des centaines d’années. Alors on parle des explosions de colère populaire et non pas des actions théoriquement conçues par des petits groupes.

Rejeter le sabotage comme méthode – au moins du type qui est mentionné dans le titre du livre – a aussi des raisons impérieuses, entre autres qu’il n’est pas possible de faire la réservation qui Malm fait si méticuleusement : qu’il peut seulement viser à des choses mortes et pas aux gens. Dans un revoir très critique vers le livre, le vétéran socialiste britannique Alan Thornett rappelle que l’attaque d’IRA en l’Irlande du Nord, qui a coûté le plus grand nombre de vies aux années 1970, n’a pas été destiné à endommager personne, mais qui l’a fait comme même à cause des conditions imprévus. Un fait que ce qui plaide pour des méthodes similaires ne peut jamais ignorer.

Le flanc radical
S’il ne plaid pas directement pour l’usage du sabotage aujourd’hui, Malm introduit la nécessité du « flanc radical » du mouvement pour le climat, où il avec « radical » veule dire des méthodes que le reste du mouvement n’est pas disposé à utiliser. L’idée du flanc radical est conçue en des années 1970 dans des discussions du rôle qui jouent des petits, mais plus militantes, groupes comme les Panthères Noires, en relation au mouvement des droits civiques en large. Les Panthères n’ont été pas fondés comme une organisation qui utilise la violence pour accomplir des buts politiques, sinon comme Le Parti Panthère Noire Pour L’Auto Défense (Black Panther Party for Self-Defence), ça veut dire, comme une organisation d’auto-défence.

Si une faction d’un mouvement utilise des méthodes plus radicales, ça peut mener à deux résultats contradictoires. Ou bien il repousse des gens du mouvement, directement parce qu’ils ne partagent ses idées, ou indirectement par la répression que telles actions causent. Ou il peut renforcer le mouvement, ou bien en montrant que l’adversaire n’est pas invulnérable, ou bien en étant une menace utile pour le mouvement en large dans ses contactes avec les autorités : « si vous ne faits pas un accord avec nous le peuple va se tourner vers les forces extrêmes ». Et quelques fois les deux choses au même temps; les émeutes 1967-68 aux États Unis ont donné lieu aux réformes par nécessité, mais étaient au même temps devenus le thème dans la campagne triomphante de Nixon pour la loi et l’ordre dans les élections à venir.

Le concept « le flanc radical » peut inclure des phénomènes très différents. Tout, dès le type idéal qui Malm s’imagine, des groupes qui, avec trop de sensibilité, et profonde ancrage dans la société et le mouvement, peuvent évaluer quelle tactique promeut la cause donné aux « avant-gardes » qui, par frustration ou besoin d’apparaître comme les plus radicales, s’engagent dans la politique aventurier indépendamment des conséquences pour des autres. Ou en ce qui va, des insurrections spontanés où la colère déborde. Les différences entre ces phénomènes rendent le concept si vaste que son bénéfice devient douteux. Comme même, il peut illustrer comment un ampleur interne peut avoir de l’influence sur la réussit d’un mouvement, pour le meilleur et pour le pire.

J’ai dans la plupart de ma vie probablement été considéré comme un membre d’un type de flanc radical dans le syndicat de mon lieu de travail, et comme tel, j’ai probablement était utile. La gestion du syndicat a – au moins dans des périodes ou nous avions eu une grande influence – pu utiliser tels comme nous pour obliger l’entreprise à faire des concessions : « Si vous n’obtenez un meilleur offre vous risquez voir des autres monter sur votre cou». Mais si nous étions un flanc radical ce n’est pas dû aux actions spectaculaires ou à la rhétorique. Nous étions une menace par notre concerne pour gagner la majorité. Nous avions aussi parlé aux moins intéressés. Nous ne nous sommes adressés aux plus colériques ou à ceux qui nous avons trouvé être « les plus conscients ». Et nous n’avons définitivement pas essayé de gagner des petits groups pour faire avec eux ce que nous avons cru que le syndicat devait faire. Notre menace a été notre souci pour les masses.

Et c’est ici qu’on trouve ma principale critique du livre de Malm. Le choix entre un monde qui se réchauffe au-delà d’un niveau insupportable, quelques SUVs rayonnés, des vitrines de banque écrasés ou même un pipeline détruit, est simple. Si c’était comme ça que la question c’est posé ! Mais Malm ne traite pas jamais le paradoxe allégué qui est son point de départ, le refus à la violence du mouvement pour le climat. Parce que ce n’est pas dû aux théories glissantes de XR que la plupart des activistes pour le climat refreinent d’utiliser la violence. Ils ne croient pas simplement que telle utilisation serait un chemin pour avancer. Que je mois même m’oppose au sabotage comme tactique dans la lutte pour le climat n’est pas à cause ni d’un respect exagéré pour la propriété privée, ni d’un pacifisme principiel. Ma difficulté avec ces méthodes est qu’ils ne résolvent pas les problèmes. La question du choix entre des protestations civilisées et le sabotage est désaligné

Le choix n’est pas entre des pacifistes, qui font des appels aux autorités sourdes, et des activistes, qui vont à la tête, et commencent à détruire par ses propres mains l’infrastructure malfaisante de la société fossile.

C’est précisément parce que la tâche est si vaste – la conversion totale de la société –qu’il n’y a pas des raccourcis pour gagner la majorité, ni les 3,5 pourcents de les XR, ni l’espoir qu’une minorité démarre – ou remplace – un mouvement des masses. Quelles méthodes que le mouvement organisé utilise ou alors accepte doivent, comme Malm le dit, être décidées dans chaque situation spécifique. Dans quelques situations il pouvait être juste ou même nécessaire d’aller au-delà de ce qu’est légal ou aperçu comme équitable. Tout est une question des moyens qui conduisent au fin et ceux qui sont inefficaces ou qui détruisent.

Critique et débat
Ici Malm approche aussi bien ce qu’on appelle d’habitude diversity of tactics, l’idée que beaucoup d’activités et méthodes différentes peuvent être utilisées par de différentes parties d’un mouvement, et que le choix desquelles ne doit être critiqué par personne.

Le fait que des situations différentes exigent des tactiques différentes est assez incontestable. L’état apartheid de l’Afrique du Sud a exigé d’autres méthodes qu’exige une démocratie bourgeoise comme la Suède contemporaine. Mais ça devient plus compliqué quand le concept est utilisé comme argument pour faire illégitime la critique des choix d’une autre tactique, bien quand celle-ci endommage le mouvement et les allégués buts communs.

Il y en a beaucoup de moyennes qui sont nuisibles en soi, et qui justement pour cette raison ne conduisent au but, mais posent au contraire des obstacles et causent du déroutement. Quand Malcolm X a fait sa fameuse déclaration « utiliser les moyennes nécessaires » il visait justement  toutes  les moyennes « nécessaires » et ne pas toutes les moyennes « concevables». Des actes de terreur peuvent être convenants à une stratégie islamique ou fasciste pour créer une tension et rompre la cohésion et la solidarité humain, mais jamais à une stratégie socialiste qui se base sur des actions conscientes et l’organisation des masses. Si on commence par surligner les actions des minorités il y a un risque que des groupes d’activistes frustrés devient fatigués de ne faire rien que parler, et essaient plutôt de prendre les choses dans ses propres mains, sans comprendre les conséquences pour le mouvement, ou parce qu’ils espèrent inspirer ou diriger le mouvement par des « actions exemplaires ». Ou même pensent, comme les avant gardes auto-désignes des années -70, pouvoir « réveiller les masses paresseuses » en « obligeant l’état de montrer son visage droit » – une ligne que n’a pas seulement mené ses groupes au désert politique, mais aussi frappé le mouvement ouvrier en large, durement. Les idées anarchistes d’une » propagande d’action » où un avant-garde auto-proclamé prend recours aux moyennes « radicales » est immédiatement nuisible, et est en contradiction avec la construction d’un mouvement de masses. On ne trouve rien de ça dans le livre de Malm. Là, c’est le vaste mouvement pour le climat qui est l’acteur, est sans doute cet mouvement a besoin d’usurper des moyens de puissance plus lourds que des réunions de protestation polies. Que Malm dédie un livre entier à la polémique contre les avocats du pacifisme stratégique dans le mouvement pour le climat, est en soi un exemple de l’importance du débat, et de la critique, surtout quand il s’agit du choix de tactique et des méthodes du mouvement.

Il y a encore un autre problème avec les parallèles historiques. La lutte pour le droit de vote pour les femmes, le mouvement des droits civiques en les États Unis, et la lute pour indépendance nationale s’appliquent aux exigences nettement limitées, qui étaient claires à avoir et comprendre pour touts ceux qu’étaient affectés – fin à la discrimination et autonomie gouvernemental où le statu quo ne pouvait se retenir qu’avec la violence de l’autorité. Et c’est contre cette violence que la lutte se retournait. Au moins l’ennemie était évidente, ce que n’est pas le cas avec la question du climat, où, en plus, la solution question la fonction de la société plus profondément. Au moins si importante c’est que toutes s’agissaient de situations où l’adversaire manquait légitimité démocratique, et la lutte s’agissait des droits démocratiques. En ce qui va de la question du climat au moins nous, dans les pays riches, sommes opposés aux gouvernements avec plus ou moins légitimité démocratique, même si les entreprises et les mécanismes responsables des émissions pour la plupart se trouvent au dehors du champ démocratique. Il n’y a pas eu du référendum ni sur l’automobilisme des masses ni sur les émissions fossiles.

Nous dévions présumer cette situation avec des adversaires qui sont à la fois légitimes et illégitimes. Ni l’idée des assemblés populaires de XR, ni un mouvement qui effectue des actions violentes peuvent résoudre ce dilemme. Cela nous mène à la relation entre les mouvements et la politique institutionnel, que Malm ne mentionne pas. Une voie raisonnable pourrait être de donner aux mouvements des expressions politiques dans des formes qui peuvent diriger la politique étatique.

Malm ne s’approfondit pas sur la question de comment le procès de transition du mouvement à conversion va s’effectuer, autre que s’imaginant une situation de négociation où un mouvement pour le climat vaste – avec des millions dans le dos et des menaces du flanc radical dans la manche de rock – conduit des politiciens plus ou moins réticents devant soi. On peut à peine exiger d’une petite brochure une carte d’ici à une monde sans fossiles, mais les questions de pouvoir politique doivent être posés, surtout parce que la gauche et le mouvement ouvrier ont souvent trébuché sur elles. « Politique » est dans nôtre société presque la même chose que transférer des questions aux partis bureaucratiques qui conduisent leurs affaires dans des congrégations élues. La relation entre l’état stable – et au cŒur bourgeois – et des mouvements populaires, mais volatiles, est compliquée. Dans le livre Une novelle politique de la gauche (A New Politics From the Left) de 2018, Hilary Wainwright a essayé de résoudre cet dilemme en faisant une distinction entre « le pouvoir sur » – le pouvoir d’état que le mouvement ouvrier le plus souvent s’est mis à conquérir – et « le pouvoir de changer » qui existe dans des mouvements populaires forts, qui sont toujours la force motrice réel derrière des grandes transformations sociales. Le problème avec le pouvoir du mouvement populaire c’est sa nature temporaire. Les grèves et les manifestations se calment et sont difficiles à rendre permanentes. Les machineries de l’état et de la politique ont, de l’autre part, une tendance à adapter les activistes et ses organisations à la société pour la conservation de laquelle les institutions sont construites. Il y en a beaucoup d’exemples de partis ou d’activistes qui ont été supportés par des mouvements populaires, mais qui très vite se sont intégrées au statu quo et devenues une part du problème. La voie que Wainwright ébauche est la collaboration entre les mouvements politiques dans des assemblées élues et des mouvements populaires qui ont besoin de support des institutions pour développer son pouvoir. Et c’est une chose qui doit être fondée dans des mouvementes forts avec confiance en soi, démocratie interne et capacité de produire et échanger des connaissances, et – il faut que j’ajoute – une compréhension des problèmes et mécanismes de la bureaucratisation, y comprises les expériences qu’on a fait pour les maîtriser.

L’acteur
Le mouvement pour le climat qui nous voyons aujourd’hui est surtout ce qu’on pourrait négligemment et sans évaluation appeler « un mouvement non pas enraciné», ça veut dire, un mouvement des gens qui se réunissent autour d’une question factuelle d’après ses propres convictions sans n’avoir pas particulièrement beaucoup en commun avant. De tels mouvements ont des avantages, précisément dans la capacité d’attirer des personnes de différents groupes dans la société. Mais aussi des faiblesses, surtout, qu’ils n’ont pas des moyennes de puissance au-delà de ses éventuelles numéraires et la capacité d’exercer pression politique.

L’opposé, un « mouvement enraciné », provient des intérêts communs qui existent déjà auparavant, les syndicats étant le cas d’espèce. Les parties »enracinées » dans le mouvement pour le climat ont principalement été celles qui ont une relation commune à des endroits spécifiques: des peuplades indigènes, les agriculteurs, les habitants qui tombent dans un parcours de collision avec des états, des grandes entreprises, etc. D’après celles intérêts partagées ils ont lutté pour défendre ses vies et ses territoires, souvent avec des moyennes extra-parlementaires. Il s’agit d’un mouvement que Naomi Klein appelle « Blockadia » dans Ceci change tout (This Changes Everything). Ce qui manque dans le livre de Malm c’est un acteur fort, capable de développer le mouvement pour le climat en un « mouvement enraciné » avec du pouvoir potentiel – un acteur basé seulement sur sa propre existence. Ce qu’il recherche dans les attaques physiques aux plants fossiles. Je me réfère bien sûr au mouvement ouvrier au sens large, à la classe qui maintient la production et produit des valeurs qui sont la force motrice de l’économie. Ce n’est pas la faute de l’auteur que cette force manque dans le livre. Ce n’est pas seulement là où la classe ouvrière est manquant comme classe. Avec quelques exceptions frappantes elle est manquant dans le mouvement pour le climat et il y a des décennies en large mesure également au niveau de société. C’est comme même de ce côté qu’on doit chercher pour trouver une opposition au pouvoir. Si peu que les capitalistes aiment des gens qui écrasent des fenêtres des banques, font des sabotages aux pipelines où endommagent leurs voitures, il n’y a rien que peut leur faire tellement du mal comme la classe ouvrière organisée. Le jeune groupe activiste Fridays for Future a par ses grèves pour le climat soulevé la question à un niveau plus haut. Le seul fait que quelqu’un a combiné les mots grève et climat est un pas dans la bonne direction. Mais ce n’est pas une grève réelle, où les employés laissent leurs lieux de travaille collectivement. Une grève est un coup de poing direct contre le capital, où les ouvriers collectivement refusent de travailler ou, en d’autres mots, la création de valeur. C’est exactement cet sort d’exercice du pouvoir qui serait nécessaire. Des grèves pour le climat réelles, et des marquages politiques ou les syndicats rejoignent les manifestations pour le climat, seraient un pas en avant énorme, s’ils prennent place dans une plus grande échelle. Mais ce sont toujours des actions symboliques. Le pouvoir de la classe ouvrier reste dans la production, aussi bien par son savoir comment la faire fonctionner – ce qui nous faisions dans la pratique chaque jour, bien qu’en dessous le commande du capital – que dans la capacité de l’arrêter. Alle Räder stehen still, wenn dein starker Arm es will, comme le dit la vielle chanson de lutte allemande, de façon typique de l’époque. Personne ne peut pas arrêter la combustion fossile plus effectivement que ceux qui travaillent avec elle. Le problème est naturellement les conséquences. Personne ne se met pas en grève pour tomber dans le chômage. On ne se met pas en grève légèrement, ni pour des questions syndicales traditionnelles, ni pour les demandes politiques. Il est difficile de s’imaginer des grèves pour le climat sous la parole « nous ferons la grève jusqu’à la victoire ». Il est plus équitable de voir celles ci comme des pressions, tels les grèves pour attirer l’attention qui font quelques fois les syndicats allemands, pour se réchauffer avant les négociations de contrat – mais aussi bien comme menace politique et économique permanente de ce qu’attende si les demandes de conversion ne se réalisent pas.

Lars Henriksson

Dans l’arsenal historique du mouvement ouvrier il y en a aussi des méthodes de lutte de plus grande envergure, lesquelles donnent aux capitalistes plus de peur, comme quand les ouvriers ne laissent pas les usines, mais restent et prennent possession physique d’elles. Comme quand les fameuses asseoir grèves dans l’industrie automobile des États Unis aux années 1930 ont obligé les entreprises d’admettre les organisations syndicales, ou quand les vagues d’occupations d’usines en France et Italie aux années 1968-1970 et dans l’Argentine au commencement des années 2000.

Un mouvement ouvrier en stade de guerre, est-ce une idée réaliste ou pas d’autre chose qu’une rêve de bureau marxiste ? En tout cas on n’a pas encore vue beaucoup de ça. Dans une poignée de pays – le Royaume Uni, l’Afrique du Sud, la Danemark – les organisations syndicales ont avancées des plans ambitieux de conversion du climat et du travail. Mais ils ont resté sur le papier et ne sont pas devenus une part d’une lutte syndical. Le mouvement syndical doit être défié sur touts les niveaux, du dedans par nous qui sommes engagés dans la question et du dehors par le mouvement pour le climat.

J’ai depuis longtemps argumenté en faveur de la transformation de la production en une chaîne entre les lieux de travail et le mouvement pour le climat. Si nous pouvions faire de la conversion une manière de sauver des travaux en danger, ça serait, dans des temps du chômage de masse permanent, une raison forte et immédiate pour les syndicats d’être impliqués. La question du climat pourrait se transformer d’une chose gigantesque – où les problèmes et les solutions, toutes les deux, sont des choses qui se font au dessus de nôtres tête. (Pas le moins ce que nous faisons collectivement dans nôtres lieux de travail.) Aujourd’hui la consommation se trouve au premier plan dans le débat sur le climat, mais c’est seulement entre les classeurs des textes d’apprentissage libérales et fondamentalistes que les consommateurs dirigent. Le fond du problème se trouve dans la production, celle qui est conduit par la chasse jamais saturée du profit. Et c’est à celles racines qu’une voie de conversion doit diriger les phares.

Voici un fil dans le livre de Malm à reprendre : diriger la lumière et les actions vers les plus riches. En partie parce que leur consommation est responsable d’un part absurde des émissions – leurs bateaux de luxe, leurs hélicoptères, leurs avions privés. Malm cite un rapport d’Oxfam selon lequel le pour cent plus riche est responsable de 175 fois plus grandes émissions que les dix pour cents plus pauvres de l’humanité. Mais puisque ce sont celles personnes qui possèdent une large partie des choses qui sont la cause physique des émissions nous pouvons lier les propriétaires (la propriété) au système. Leur consommation est avec les mots aptes de Malm « la criminalité mené au marché comme idéal de vie ». En attaquant la consommation de luxe des riches le mouvement pour le climat peut aussi la faire une question de justice. Les émissions extrêmes des riches proviennent naturellement de la distribution asymétrique des richesses et biens, internationalement et dans chaque pays. Et cette distribution asymétrique a ses racines dans ceux qui contrôlent la production et le capital. Une redistribution équitable qui coupe les hauts de consommation drastiquement est nécessaire pour donner du support à la conversion. Et par contre, une politique du climat néolibérale qui blâme les grands groupes pendant que les riches peuvent s’acheter gratuitement est un chemin qui sans doute va produire des contrecoups de la droite populiste.

Le Temps
Ce qui parle pour ma ligne traditionnel de mouvement de masses c’est la question du temps qui Malm souligne. Le facteur du temps est crucial pour la question du climat, et le distingue de bien d’autres questions. Que des femmes (et des hommes, en ce qui va) ont était sans droite de vote dès l’aube de l’histoire, que les noirs en les États Unis ont étés supprimés du moment ou ils y ont étés transportés dans les navires négriers, et que les noirs en l’Afrique du Sud depuis qu’ils ont était faits des esclaves au moment où ils ont était colonisés pouvait avec droit s’utiliser comme preuve qu’il était grand temps pour des changements par les suffragettes, les militants des droits civiques et les mouvements de libération. Indépendamment de leur impatience il n’y avait pas une limite pour eux. Ils pensaient que l’histoire était de leur côté. S’ils perdent aujourd’hui ils vont gagner demain, et que des combats qui finissent en défait ne sont que des escarmouches avant la victoire à venir. Avec le climat s’est différent. Des méthodes qu’aujourd’hui repousseraient des gens, pourraient être considérés comme légitimes dans une monde qui bouille de six degrés de chauffage – une pensée une peu tardive… La perspective temporelle est plus étroite et une perte – manque de changes radicaux – risque d’arracher le fondement de tout espoir pour l’avenir. C’est pour ça qu’il n’est pas étrange qu’il-y-a une grande mesure de désespoir parmi touts ceux qui prennent la question au sérieux, surtout ceux qui sont impliqués dans le mouvement. Le désespoir est compréhensible. Seulement celui qui est totalement blindé peut éviter de sentir du désespoir quand le capitalisme sans résistance conduit l’humanité vers l’abîme. Et il-n-y-a pas beaucoup de temps, c’est complétement vrai. Il ne semble pas avoir du temps pour créer des mouvements populaires, avec des perspectives décennaires ou centenaires, comme le mouvement ouvrier une fois faisait. Des mouvements qui progressivement, avec la force d’un droit naturel, pouvaient devenir grands et acquérir des positions de puissance dans toutes les domaines de la vie, à fin de renverser la société. Le développement va, au contraire, à une vitesse épouvantable, dans la direction contraire. Chaque jour les émissions de gaz augmentent et nous sommes conduites plus près de l’abîme. Le temps ne suffit pas pour utiliser toutes les moyennes disponibles.

Mais le danger avec cette urgence compréhensible est que nous voyons la situation comme très spécial, et ne croyons pas que c’est possible d’appliquer les expériences qu’on a fait, si bien dans le mouvement ouvrier que dans des mouvements populaires, pendant les derniers 200 années. Chaque événement et situation sociale est unique, et doit être analysé concrètement. Nous ne pouvons pas jamais simplement répéter ce que des autres ont fait mais, il y en eut des expériences, qui ce sont prouvés si durables au fil du temps, qu’il est difficile à croire qu’ils ne seraient pas valables aujourd’hui aussi.

Pour avoir une chance de gagner, et ne pas seulement mener une lutte héroïque, le mouvement pour le climat doive être un mouvement populaire exceptionnel. Un mouvement avec des alliés dans des autres mouvements dont il est même membre, et qui, avec des points d’appui forts dans l’état, fait avancer des changes structurels dans l’économie, changer les forces motrices, exproprier le secteur fossile et réorganiser l’économie sur une fondation durable.

Je ne plaide pas pour une « stratégie d’abord/ensuite », ou nous gagnons d’abord une majorité pour une transformation sociale pour ensuite traiter le climat. Le climat doit au contraire être aussi bien la question politique la plus importante, qu’une part des autres luttes et mouvements. Des actions symboliques peuvent – s’ils sont bien utilisés et choisies – être une part d’une pression politique qui bât cet mouvement, bien s’ils sont confrontatives et illégales. Bloquer les bateaux de luxe qui arrivent de temps à autre au quai de Masthugget à Gothemburg pourrait par exemple être une telle idée. Cela pourrait lier les émissions fossiles de la consommation de luxe des milliardaires au pouvoir sur la production qui engendre leur fortune. L’impact sur les émissions au court terme serait inexistant. Mais il ferait ce type de consommation vantardise un peu plus difficile. Et en nôtre temps c’est la couche qui se dédie à cette consommation qui établi la norme à laquelle les couches dessous d’elle rêvent et aspirent. Mais il pourrait aussi obtenir une grand appui qu’un blocus des pétroliers par exemple ne recevrait pas aujourd’hui. Pour ne parler pas des réactions qu’un pipeline explosé dans le terminal du quai de Skarsvik pourrait provoquer.

De telles actions contre les riches seraient en accord avec en mouvement pour le climat de classe. Avec les syndicats et des groupes dans les lieux de travail comme le flanque radicale il auraient beaucoup plus de menaces que des fenêtres cassées ou des sabotages aux pipelines. Un tel mouvement pourrait questionner et attaquer le pouvoir du capital à ces racines productives et destructrices.

 

Traduction en français: Christina Schmidt

 

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